25Selon la conception wittgensteinienne que défend Hacker, c’est dans l’acquisition d’une vue synoptique de l’usage des concepts concernés que l’on comprend ou réalise que le mouvement des objets diffère de celui des événements. ». Par ailleurs, si l’on s’en tient à l’évaluation de la cohérence interne de sa position, il me semble assez problématique que Chauvier avance, d’un côté, que les expériences de pensée du premier et du deuxième type nous fournissent toutes deux « un type déterminé de connaissance : une connaissance qui nous concerne, nous, nos règles d’action et nos concepts » (id., p. 195) et, de l’autre, que celles du deuxième type nous permettent « de découvrir le sens de certains concepts ou l’essence de certaines réalités » (id., p. 192, je souligne). « Qu'il s'agisse du fil de l'histoire ou du panorama d'une époque, on peut dire que la division et le désaccord règnent en philosophie » (Angèle Kremer-Marietti « Philosophie et sciences » in Épistémologiques, Philosophiques Anthropologiques, Paris, L'harmattan, 2005.). « Qu'il s'agisse du fil de l'histoire ou du panorama d'une époque, on peut dire que la division et le désaccord règnent en philosophie » (Angèle Kremer-Marietti « Philosophie et sciences » in Épistémologiques, Philosophiques Anthropologiques, Paris, L'harmattan, 2005.). Merci, nous transmettrons rapidement votre demande à votre bibliothèque. Imaginons, en un mot, que l’homme se réveillant dans le lit du savetier soit, de façon étrange, en continuité psychologique avec l’homme s’étant chaque jour réveillé dans le lit du prince. La discussion, chez le penseur allemand, n’est pas communication au sens strict, elle est toutefois communicationnelle dans le sens où la communication, et l’entente sont sa finalité, il importe de cependant de souligner que la communication est interrompue par le désaccord, le conflit ou le différend. Mais ce qu’on veut dire dans les cas où l’on dit ce genre de choses est qu’il ne se produit (ou ne se produirait pas) telle ou telle chose particulière dont nous avons décidé de considérer l’occurrence ou la non-occurrence dans la situation concernée, et non que, si les conditions définissant cette situation se réalisaient, rien ne s’en suivrait causalement. 67Dans un article plus récent, Lowe précise que « le fait de saisir une essence ne revient à rien d’autre […] qu’à comprendre une définition réelle [au sens aristotélicien], c’est-à-dire à comprendre un genre spécial de proposition »60. Mais, poursuit Lowe, le problème est que « même à supposer que cette aptitude délivre des contrefactuels de la forme prescrite », elle ne concerne que des contrefactuels « de nature distinctivement causale, et non pas métaphysique » ; de sorte que les vérités nécessaires que cette aptitude permet de connaître de façon fiable sont « uniquement des vérités causalement nécessaires, et non des vérités métaphysiquement nécessaires […]. Peter M. S. Hacker, « Philosophy : A Contribution, not to Human Knowledge, but to Human Understanding », Perspectives : International Postgraduate Journal of Philosophy, […] To state the nature of events just is to describe (directly or indirectly) the constitutive features of event-designating expressions, and to compare and contrast them with the use of other general types of expression, such as material object names » (. La philosophie, par contraste, ne peut pas postuler d’entités de façon légitime, telles que des natures simples, des noumènes, des universaux, afin d’expliquer les natures a priori des choses, la structure de notre schème conceptuel, ou nos usages du langage. cit., p. 211. 34 Id., p. 137. The behavior of the water in the bucket […] is an observable fact that requires an explanation. Le désir Nicolas Tenaillon 01 août 2012. » ; ou encore : « Comment, à la lecture (par exemple) de la définition réelle de quelque chose, parvenons-nous à comprendre qu’il s’agit effectivement de sa définition réelle ? jean-sebastien.hardy@hotmail.com / michel.rheaume@outlook.com Conseil de recherche en sciences humaines du Canada! Enfin, les expériences de pensée du troisième type, les expériences de pensée « exploratrices » (comme celle de Galilée contre l’idée d’Aristote selon laquelle les corps lourds tombent dans le vide plus rapidement que les corps légers) mettent « sous les yeux de l’imagination une conséquence intuitionnelle ou contre-intuitionnelle » d’une hypothèse envisagée « qui nous permet de corriger les limitations de l’échantillon de réalité à laquelle nous avons accès » (id., p. 200). Et comment une telle connaissance peut-elle être acquise ? 27 Comme, par exemple, celle de savoir pourquoi tel type d’entités E se comporte dans telles circonstances C de telle façon F, alors qu’on s’attend, étant donné ce qu’on a observé ou ce qu’on sait par ailleurs, à ce que E se comporte d’une autre façon F’. Tout désaccord serait alors le symptôme d’une erreur d’au moins un des deux contradicteurs, voire des deux selon Descartes2. », « Qu’est-ce que la causalité ? La citation la plus longue sur « désaccord » est : « Le coeur et la raison souvent en désaccord. 63En ayant réalisé que le fait d’affirmer que S, dans X, ne saurait pas qu’il est 10h30 ne consiste pas à se prononcer sur ce qui se passerait dans X, on se trouve, par ailleurs, en mesure de dire que cette affirmation ne porte sur rien de causal sans avoir à s’engager quant à la nature de ce sur quoi elle porte – plus précisément, sans avoir à déterminer de quelle nature, métaphysique ou conceptuelle, est la modalité (au moins implicitement57) contenue dans « S, dans X, ne saurait pas qu’il est 10h30 ». But there is no way to characterize a concept other than by describing the relevant features of the uses of expressions that express that concept or belong to the category of concepts it subsumes. Pour illustrer ce que sont les expériences de pensée du premier type, Chauvier s’appuie sur la fable de Gygès. Elle est considérée comme une des branches de la philosophie pratique à côté de la philosophie du droit et de la philosophie morale, mais elle se distingue de celles menées par les … Le désaccord persistant s'explique alors par le fait que les points de vue opposés sont fondés sur des arguments de force similaire. Mais le problème est que, en se contentant d’affirmer que le second raisonnement porte plutôt sur ce qui est métaphysiquement nécessaire, Lowe n’indique pas réellement en quoi il ne porte sur rien de causal. 55Considérons à présent l’expérience de pensée du prince et du savetier. Imaginons par ailleurs que l’épouse du savetier, couchée à côté de cet homme trapu, lui fasse remarquer à son réveil que son travail de savetier lui abime décidément beaucoup les mains. La force respective des arguments est alors ultimement déterminée par le critère de la cohérence. Perfectionnisme moral et philosophie du langage ordinaire », Sandra Laugier éd., La voix et la vertu. « De l'importance du désaccord. 47 Et ce même lorsque, dans des expériences de pensée de ce genre, nous sommes (à peu près) certains que Y est ce qui se produirait dans X et que, de ce fait, nous ne serions pas prêts à qualifier notre jugement d’« hypothétique ». Ils constituent en effet ce que leur élucidation fera apparaître comme de « faux problèmes », reposant sur des concepts particulièrement délicats ou des manières de parler particulièrement trompeuses, aptes à susciter en nous des sortes de « crampes mentales » et le sentiment de ne plus nous retrouver dans nos pensées. » Autrement dit, on prend, dans ce cas, non une décision pratique, mais une décision conceptuelle (id., p. 192). Autrement dit, nous n’inspectons pas S en imagination pour répondre à la question de savoir si, dans X, S saurait qu’il est 10h30 ; et nous n’inspecterions pas davantage la personne que nous croiserions dans la rue, qui nous indiquerait qu’il est 10h30, et que nous saurions par ailleurs être exactement dans la situation imaginaire de S, pour former le jugement que cette personne ne sait pas qu’il est 10h30. Copy link. 55 On notera que ce qui se passe peut très bien être, comme on le dit parfois, que « rien ne se passe ». Il y a des choses qu'on s'est pas dites mon frère et j'sais pas si tu préfères qu'on les garde pour nous. 43 Id., p. 158. ), Textes-clés de métaphysique contemporaine, Paris, Vrin, 2007, p. 95-96. VITAA - Désaccord - En duo avec DADJU (Clip Officiel) Watch later. 60Selon Lowe, la modalité qui est en jeu quand il est vrai de dire que le rocher aurait fini sa course dans le lac si le buisson n’avait pas été là est « de toute évidence une nécessité causale ou naturelle » et non une nécessité métaphysique ; c’est, autrement dit, un contrefactuel causal qui se trouve énoncé avec vérité en ce cas et non un contrefactuel métaphysique (comme on en rencontre « typiquement » en philosophie, où l’on s’occupe donc de nécessité métaphysique)50. 33Dans un entretien qu’il a accordé à propos de son ouvrage The Philosophy of Philosophy (2007), Willliamson avance : Les différences entre la philosophie et les autres disciplines ne sont pas dissemblables aux différences entre la physique, les mathématiques, l’histoire, l’économie, la biologie et la linguistique, qui sont elles-mêmes très marquées. Journée d'étude organisée par l'UFR de philosophie. Shopping. TE in this sense serve as a kind of critical tool. Ce dont s’occupe de façon première l’épistémologie est la nature de la connaissance, et non la nature du concept de connaissance. Presses Universitaires de France, 2010, pp. Ce serait trompeur. Nos désaccords au niveau sociétal sont beaucoup plus complexes et peuvent nécessiter une réponse différente. Une autre constatation que l’on est amené à faire a trait au degré auquel le désaccord entre croyants et incroyants devient philosophique quand la question de la nature, de l’importance et de la valeur des preuves est posée, ce qui, c’est le moins que l’on puisse dire, n’est sûrement pas de nature à augmenter les chances qu’il peut y avoir de parvenir à le résoudre. But spinning is a sort of motion, so we must ask : spinning with respect to what? », op. Selon nous, une approche psychosociale du désaccord moral contient plusieurs apports significatifs pour la philosophie morale : a. Elle permet de souligner le caractère structurant du désaccord moral au sein de l’espace social. F. Ost, Cours de philosophie des droits de l’homme, p. 20. Its goal is to discover what fundamental kinds of things there are and what properties and relations they have, not to study the structure of our thought about them » (Williamson. 46 Cette expérience de pensée, on le sait, est conçue par Newton comme permettant de prouver, contre Aristote ou Descartes, qu’il y a des mouvements absolus et pas uniquement des mouvements relatifs (ou, plus précisément, comme le remarque Tim Maudlin, que les mouvements dont s’occupent les lois de la physique ne sont pas des mouvements relatifs aux corps qui les environnent immédiatement) et donc, par extension, qu’il y a un espace absolu. Autrement dit, « de façon inhérente, la connaissance philosophique est négative ». Dictionnaire philosophique par intermittence, trad. 14Mais la situation du philosophe est-elle, sur ce point, différente de celle de n’importe quel scientifique ? ». Ces expériences de pensée nous permettent, écrit Chauvier, « de découvrir le sens de certains concepts ou l’essence de certaines réalités que l’emmêlement du réel ou sa pauvreté instancielle nous empêchaient de clairement et distinctement concevoir » (ibid.). Indeed one dominant conception of philosophical analysis is that it deals with concepts, not things in themselves. Portail de ressources électroniques en sciences humaines et sociales, Suggérer l'acquisition à votre bibliothèque. Cette personne commet-elle une erreur5 ? La première, à la différence de la seconde, peut néanmoins être pratiquée, au moins en partie, « en fauteuil » ; mais cela n’implique pas, on l’a déjà noté, que ce soit au moyen d’une faculté cognitive particulière, différente de celles que nous engageons dans notre connaissance scientifique ou ordinaire du monde, que la philosophie contribue à sa connaissance – y compris lorsqu’elle est pratiquée en fauteuil. TE in this sense serve as a kind of critical tool. Néanmoins (à supposer que notre jugement à propos de cette situation soit le même que celui de Locke), il ne s’agit pas de quelque chose qui se passerait dans cette situation. Corrélativement, même si elle fait l’objet d’un large consensus, l’histoire de la discipline n’est pas considérée comme une chose sur laquelle il importe de s’accorder ; elle est tenue pour inessentielle à la poursuite de la recherche puisque l’état de la discipline à un moment donné apparaît contenir tout ce qui, et rien que ce qui, a été produit à moment antérieur de la recherche et n’a pas été réfuté ou surpassé entretemps. 2D’un côté, on observe un accord massif, à la fois pratique et explicite, sur l’identité des faits dont il s’agit de rendre compte, sur les théories ou les lois permettant d’y parvenir, ou encore sur les méthodes, les instruments et les techniques utilisés pour la découverte et l’analyse des faits qui sont sans cesse mis au jour. Depuis Aristote, il existe un désaccord raisonnable si chaque adversaire accepte le principe de non-contradiction. Si quelqu'un est en désaccord avec une de mes croyances, il découle de ce que je crois, semble-t-il, qu'il a tort. ». Surely not our faculty of sense perception. Or celles dont la nature est similaire sont bien davantage celles du premier type et du troisième type : il s’agit dans les deux cas de déterminer ce qui se passerait ou se produirait dans une situation contrefactuelle X, soit pour révéler, comme l’écrit Chauvier, nos passions, motivations ou « inclinations réelles », soit pour faire apparaître ce que nous croyons à propos du cours des choses dans le monde ou (à des fins d’évaluation notamment) ce qu’impliquent les croyances, théories ou hypothèses que nous formons à son propos. Qu'on s'en délecte ou qu'on le fuit, objet secret de désir ou de crainte, le désaccord reste une énigme. Nos jugements philosophiques ne sont donc pas de la nature des raisonnements contrefactuels ordinaires et scientifiques. La raison pour laquelle ce n’est pas le cas n’est pas que nous avons, de façon générale, besoin de temps pour les résoudre – car il semble difficile de contester que le traitement des problèmes philosophiques puisse nécessiter lui aussi du temps, et un temps qui peut être au moins aussi long que celui dont nous pouvons avoir besoin pour résoudre certaines questions scientifiques – mais que nous n’avons pas à notre disposition, lorsque nous voulons résoudre une question scientifique, tout ce dont nous avons besoin pour y parvenir. En conséquence, quoi que soit la quête de la compréhension, elle n’est pas similaire à la compréhension obtenue par les sciences empiriques. À moins de supposer alors que les philosophes comprennent principiellement ou nécessairement ce qu’ils font lorsqu’ils font de la philosophie – ce qui rendrait passablement superflu l’ouvrage de Williamson –, l’argument proposé se ramène à : les expériences de pensée ne peuvent pas uniquement porter sur nos concepts puisque ces expériences de pensée sont utilisées partout en philosophie et que dans l’immense majorité des cas elles sont utilisées pour résoudre des questions philosophiques qui ne portent pas sur nos concepts. contradiction, opposition. 35Il est difficile, à la lecture de ce dernier passage, de ne pas éprouver le sentiment d’avoir affaire à une pétition de principe : Williamson affirme que les expériences de pensée auxquelles ont fréquemment recours les philosophes pour établir leurs conclusions ne peuvent pas uniquement porter sur nos concepts puisque ces expériences de pensée sont utilisées partout en philosophie, y compris par ceux qui ne considèrent pas faire de la « théorie des concepts ». 42 Pascal Engel, « Philosophical thought experiments : in or out of the armchair ? (2) Les expériences de pensée philosophiques possèdent parfois (et même souvent) une dimension modale. Dans une expérience de pensée de ce dernier type, la conclusion Z qu’on peut en tirer constitue (comme on l’a déjà noté) une explication du fait que Y serait le cas dans X – fait qui constitue en cela un élément de preuve en faveur de la théorie ou de l’hypothèse Z. À l’inverse, dans des expériences de pensée comme celles de Locke ou de Russell, la conclusion qu’on peut en tirer ne consiste pas du tout à rendre compte du fait que Y serait le cas dans X : entre « Dans X, S ne saurait pas qu’il est 10h30 » et « La croyance vraie justifiée n’est pas la connaissance », ou entre « Philippe-le-svelte serait la personne se réveillant dans le lit du savetier » et « La continuité psychologique suffit à déterminer l’identité personnelle », il n’y a pas de relation explicative au sens où il y en a une dans une expérience de pensée du type de celle du seau de Newton entre Z et le fait que Y se produirait dans X. Corrélativement, le fait de juger que S serait la personne se réveillant dans le lit du savetier ne constitue pas un élément de preuve en faveur de la thèse que la continuité psychologique suffit à déterminer l’identité personnelle au sens où le fait que Y se produirait dans X constitue un élément de preuve en faveur de la théorie Z qui permet d’expliquer ce fait48. Ajoutez-le à votre liste de souhaits ou abonnez-vous à l'auteur Loïc Nicolas - Furet du Nord Imaginons enfin que je renonce à cette position du simple fait de l’opposition massive qu’elle rencontre. Grandeur et décadence des systèmes philosophiques », http://books.openedition.org/cdf/1761, 39 Id., « Cours 11 : Méthode axiomatique et philosophie », http://books.openedition.org/cdf/1752. Plus précisément, Chauvier commet selon moi l’erreur de ne pas distinguer comme elles doivent l’être les expériences de pensée du deuxième type de celles du premier et du troisième type, ce qui le conduit notamment à affirmer (comme je l’ai souligné dans le long extrait que j’ai cité) qu’entre celles du premier type et celles du deuxième type, « le ressort cognitif est de même nature ». L’objection de Williamson est identique, à ceci près qu’il s’agit de reprocher son incohérence à l’idée que la philosophie soit une investigation conceptuelle contribuant, non à la connaissance, mais à la compréhension : si elle porte sur nos concepts, alors elle se donne pour tâche la connaissance de ces concepts. Si la connaissance était en réalité identique à la croyance vraie justifiée, ce serait cela qui importerait épistémologiquement, indépendamment de la possibilité conceptuelle de leur non-identité30. Il ne semblerait à personne, ni à mes pairs ni à moi, que j’aie fait un progrès philosophique quelconque en y renonçant de cette manière, c’est-à-dire que j’aie effectué quelque chose de satisfaisant philosophiquement en y renonçant sans voir (ni même apercevoir) en quoi elle était défectueuse. Et si cela vaut pour ces choses, pourquoi pas pour d’autres types de choses ? La philosophie peut révéler l’incohérence, pas la fausseté, d’une affirmation scientifique17. Je ne procèderai pas ici à l’analyse de cette objection, qui impliquerait de se prononcer sur la validité de la théorie des concepts admise par le métaphysicien de l’Université de Durham. La chose que je voudrais plutôt faire est de relever un point qu’on ne devrait pas considérer comme secondaire ou négligeable, à savoir que le fait de caractériser la philosophie comme une investigation conceptuelle permet de satisfaire à peu près immédiatement ce que Peacocke a appelé le « défi de l’intégration », tandis que la conception du raisonnement philosophique et du genre de connaissance que la philosophie est censée nous permettre d’acquérir défendue par Williamson échoue, quant à elle, à relever ce défi. Surtout, les vérités auxquelles nous parvenons par investigation conceptuelle portent, selon Lowe, sur nos concepts plutôt que sur le monde – sur notre concept de statue ou de connaissance plutôt que sur les statues ou la connaissance elles-mêmes par exemple. On peut alors juger, avec Russell, que si S était dans cette situation X, il ne saurait pas qu’il est 10h30. Autrement dit, ce qu’ont réellement en commun ces deux types d’expériences de pensée est qu’il s’agit de décider – mais l’on pourrait tout aussi bien dire « de juger » – soit de ce que l’on déciderait (ou de ce qu’on ferait ou ressentirait) dans une situation contrefactuelle, soit de ce qui serait le cas dans une situation contrefactuelle. « La philosophie soulève la question de la valeur et du crédit qui peuvent être accordés à une discipline qui n’est apparemment jamais parvenue à décider aucune des questions dont elle s’occupe et ne semble pas plus près aujourd’hui qu’hier de réussir à le faire ». The natural explanation occurs to us : the water ascends the sides of the bucket and the cord displays tension because the system is spinning. Hilary Kornblith, « Belief in the face of controversy ». Et ce jugement, à la différence du jugement contrefactuel à propos de ce qui se passerait, n’est absolument pas de la nature d’une hypothèse, précisément parce qu’il ne pourrait être une hypothèse que s’il portait sur ce qui se passerait dans la situation envisagée. il est trompeur de suggérer que la philosophie recherche, non la connaissance de faits nouveaux, mais une compréhension de faits familiers – comme si la science ne satisfaisait pas ce besoin. Droit d'auteur: les textes sont disponibles sous licence Creative Commons attribution, partage dans les mêmes conditions; d’autres conditions peuvent s’appliquer.Voyez les conditions d’utilisation pour plus de détails, ainsi que les crédits graphiques. Désaccord entre une théorie et les faits. For what mental faculty of ours, possibly be involved in this special kind of acquaintance ? 8Par ailleurs, même à supposer que l’attitude rationnelle à adopter pour un philosophe (c’est-à-dire pour quelqu’un qui est déjà engagé dans le genre de controverses qui se déroulent au sein du champ philosophique) ne soit pas forcément une forme de scepticisme vis-à-vis de toutes les positions en présence (y compris la sienne), il se pourrait néanmoins qu’une telle attitude soit la seule qui soit rationnelle pour un individu placé hors du champ philosophique et se demandant ce qu’il pourrait attendre de la discipline, s’il s’y consacrait, pour résoudre ses interrogations philosophiques. Il a raison également de relever que le premier est un raisonnement portant sur ce qui (de façon nécessaire) suivrait causalement de l’occurrence de la situation contrefactuelle X, alors que ce n’est nullement le cas du second. La position de Williamson peut être reconstruite de la façon suivante : (1) Les expériences de pensée sont une des méthodes les plus systématiquement utilisées en philosophie. 48Dans un raisonnement contrefactuel ordinaire (comme lorsqu’on juge que ce rocher qui s’est décroché de la montagne aurait terminé sa course dans le lac si ce buisson n’avait pas été là) ou dans une expérience de pensée scientifique (on peut penser par exemple à celle du seau de Newton46), les choses se passent, pour l’essentiel, de la façon suivante : (1) on imagine d’abord qu’une situation contrefactuelle X soit le cas ; (2) on s’efforce ensuite de déterminer Y, c’est-à-dire ce qui se passerait dans la situation X – ce qui peut notamment être interprété comme consistant à « observer en imagination » ce qui se passerait dans X ; (3) on juge enfin (dans l’expérience de pensée scientifique en particulier) que le fait que Y se produirait dans X constitue un élément de preuve en faveur de Z, une théorie ou une hypothèse expliquant que Y soit le cas dans X – théorie ou hypothèse que l’expérience de pensée a été conçue pour appuyer, ou bien que l’expérience de pensée elle-même conduit à envisager. On ne nous demande ni de faire ni de dire, mais d’examiner et de conclure », (id., p. 201). Mais on peut se demander comment la balance peut ne pas pencher sérieusement du côté de l’investigation conceptuelle si l’on accepte ce que Lowe – pourtant insoupçonnablement métaphysicien – avance à propos de la nature de notre connaissance de certaines modalités qui sont, pour lui, indiscutablement métaphysiques : Connaître l’essence d’une chose, ce n’est pas être en accointance avec une autre chose d’une certaine sorte, mais simplement comprendre ce qu’est exactement cette chose. Consulter le programme. 13 Peter M. S. Hacker, « Philosophy : A Contribution, not to Human Knowledge, but to Human Understanding », Royal Institute of Philosophy Supplement, 2009, vol. 12 Ludwig Wittgenstein, Fiches, § 455, cité in Jacques Bouveresse, Le philosophe chez les autophages, Minuit, 1984, p. 164. When the water and bucket spin together, the water is again at rest with respect to the bucket (and hence, according to Descartes and Aristotle, truly at rest), but the concave surface indicates that the situation is physically different. 66On peut parfaitement néanmoins ne pas accepter cette dernière clause et affirmer, en conséquence, que les points (1) et (2) ne permettent pas d’établir que les nécessités en question relèvent de l’investigation conceptuelle plutôt que de la connaissance métaphysique. A l’opposé de la conception cartésienne, on peut inversement considérer que, Cette critique revient en effet in fine à objecter à Williamson qu’il n’a pas montré que nous pouvons connaître la nécessité métaphysique au moyen des capacités que nous engageons dans nos raisonnements contrefactuels ordinaires (comme celui du rocher) puisque ceux-ci, pour Lowe, permettent de connaître la nécessité causale ou naturelle qui, « de toute évidence », se distingue de la nécessité métaphysique, laquelle, quant à elle, ne peut pas être connue de la façon dont est connue la nécessité causale. Selon Brennan, nous devrions accepter de considérer comme parfaitement rationnel le jugement de cette personne qui, constatant le nombre très élevé de positions concurrentes à propos d’une question philosophique donnée, en infère que le fait de faire usage de la méthodologie philosophique sur cette question la conduirait très certainement à considérer comme vraie telle ou telle position alors même que – comme elle peut aisément l’apercevoir depuis le point de vue non engagé qu’elle occupe actuellement – il est davantage probable que cette position soit fausse plutôt que vraie, étant donné le nombre de positions concurrentes en présence. La dernière modification de cette page a été faite le 3 mai 2020 à 16:53. conception cartésienne de la vérité selon laquelle le désaccord serait le signe de l’erreur tandis que l’évidence et l’accord seraient le signe de la vérité. Autrement dit, comme l’écrit Bouveresse, « le philosophe qui estime […] être dans la position de l’astrophysicien, ne dispose pas, il s’en faut de beaucoup, de moyens comparables aux siens pour affronter son adversaire avec l’espoir de réussir à le réduire au silence »7. 11Les arguments qui viennent d’être exposés semblent imposer la conclusion que la seule attitude véritablement rationnelle à adopter face au désaccord général qui règne en philosophie serait, sinon d’entretenir une forme de scepticisme global vis-à-vis de la prétention de la discipline de porter au jour des vérités philosophiques, du moins d’accepter qu’il y a de grandes chances que nous ne soyons pas parvenus au vrai en parvenant aux conclusions auxquelles nous a conduit notre jugement philosophique (au moins lorsque ces conclusions s’opposent à celles auxquelles parviennent d’autres philosophes dont nous n’avons pas de raison de penser, indépendamment de ce désaccord, qu’ils sont de moins bons philosophes que nous). 30, 2, 161-177, http://arxiv.org/pdf/math/9404236.pdf ). Plongez-vous dans le livre La valeur du désaccord de Loïc Nicolas au format Grand Format. Quelle est la réaction correcte et rationnelle qui doit-être la nôtre face à de tels désaccords ? Timothy Williamson, « Modality & Other Matters : An Interview with Timothy Williamson », Pascal Engel, « Philosophical thought experiments : in or out of the armchair ? Puisque c’est en affirmant qu’ils sont de cette nature que Williamson affirme qu’ils nous permettent de connaître la nécessité métaphysique, il s’ensuit que Williamson n’a pas montré comment nous pouvons connaître cette nécessité. — Être en désaccord avec qqn sur qqch. […] Précisément parce que la philosophie n’est pas une quête de la connaissance mais de la compréhension, ce qu’elle accomplit ne peut pas davantage être transmis de génération en génération que la vertu. Dans cette situation, il se passerait que Philippe-le-svelte se réveillerait dans le lit du savetier ; mais il ne se passerait pas que la personne se réveillant dans le lit du savetier serait Philippe-le-svelte. 34Dans le même esprit, et de façon plus précise, Williamson soutient que, si tout ce que nous pouvions apprendre des cas imaginés par Gettier est qu’il est « conceptuellement possible d’avoir une croyance vraie et justifiée sans avoir une connaissance ».
Les Gens Qu'on Aime Partition,
Ce Mur Qui Nous Sépare Paroles,
Très Sincere 5 Lettres,
La Tribune - Rtbf Présentateur,
Detroit Become Human Possibilité,
Programme Ufc Fight Pass,
Surf Report Plouharnel,
Je Ne Vous Oublie Pas Conjugaison,